C’est devenu une habitude : la finale de la Coupe de l’UEFA oppose deux clubs que personne n’attendait là : les Glasgow Rangers, qui ne devraient pas être dépaysés à Manchester, et le Zénith Saint-Petersbourg, tombeur de l’archi-favori, le Bayern Munich. Pour l’un comme pour l’autre, ce peut être historique.
Le Zenith après le CSKA ?
Avec Manchester United et Chelsea en finale de la Ligue des champions et les Glasgow Rangers en finale de la Coupe de l’UEFA, à Manchester, dans l’enceinte de City, la fin de saison européenne récompense assurément le football britannique. Mais il aura un petit accent russe. L’oligarque et patron de Chelsea Roman Abramovitch sera le roi au stade Loujniki de Moscou le 21 mai, alors que le Zénith Saint-Petersbourg s’est invité au banquet de la Coupe de l’UEFA, pour la première finale européenne de son histoire. Les tombeurs de l’OM en huitièmes de finale (1-3, 2-0) seront confrontés aux Glasgow Rangers de Jean-Claude Darcheville et Daniel Cousin. Le Zénith deviendra peut-être la deuxième formation russe en trois ans à conquérir le Graal de la C3, après le triomphe du CSKA Moscou en 2005. Totalement inattendu, le champion de Russie va aborder cette rencontre comme la plus importante de la saison. « Puisqu’on a réussi à arriver jusqu’ici, il faut qu’on gagne la finale, annonce l’entraîneur Dick Advocaat. Pour moi, il est important de gagner. Rien d’autre ne compte. »
Les équipes probables
- ZENITH : Malafeev - Sirl (ou Ricksen), Krizanac, Shirokov, Anyukov (ou Fayzulin) - Tymoshchuk, Denisov (ou Gorshkov), Zyryanov, Dominguez (ou Radimov) - Arshavin, Tekke.
- GLASGOW RANGERS : Alexander - Broadfoot, Cuellar, Weir, Papac - Davis, Hemdani, Ferguson, Thomson, Whittaker - Darcheville.
Incroyable destin que celui de ce Zénith Saint-Petersbourg, arrivé sur la dernière marche d’une compétition qui pensait plutôt couronner une équipe comme le Bayern Munich, l’archi-favori. Mais c’était avant que l’ouragan russe ne fasse voler en éclats les certitudes bavaroises, notamment lors d’une demi-finale retour extrêmement bien maîtrisée (4-0). Les hommes de Dick Advocaat n’en étaient pas à leur coup d’essai : ils venaient de renverser Villarreal (1-2, 0-1), deuxième de la Liga, Marseille en huitièmes de finale puis les Allemands du Bayer Leverkusen (0-1, 4-1). Un parcours époustouflant symbolisé par un jeu rapide parfaitement orchestré par le milieu de terrain Andreï Arshavin et l’entraîneur Dick Advocaat, vieux routard aux idées aussi longues que son CV. « J’ai dit à mes joueurs qu’ils devaient jouer comme ils l’ont fait contre les deux clubs allemands. J’espère que nous saurons réitérer ce genre de performances. » L’exploit est en marche mais Advocaat devra composer une équipe sans son buteur vedette Pavel Pogrebnyak, meilleur buteur de la compétition (10 buts) à égalité avec Luca Toni.
Rangers : trente-six ans sans titre européen
Parachuté de la Ligue des champions et du groupe de Lyon, les Glasgow Rangers ont eux aussi l’occasion d’accomplir une saison de rêve. Le club écossais est en course pour un quadruplé. Il a déjà récolté la Coupe de la Ligue écossaise (2-2, 3-2 t.a.b. contre Dundee United), a son destin en main pour le titre et jouera le 24 mai la finale de la Coupe d’Ecosse contre Queen of the South, club de D2... Ça sent bon le carton plein. Pour y parvenir, sa défense est son meilleur atout. Elle n’a concédé que deux buts en huit matches européens. Et contrairement au Zénith, l’équipe de Walter Smith est peu prolifique avec seulement cinq buts inscrits face à de sérieux prétendants comme le Panathinaïkos, le Werder Brême, le Sporting Portugal et la Fiorentina. De ’’l’anti-football’’ pour ses adversaires. Mais le club protestant s’en moque, lui qui compte bien effacer trente-six ans sans trophée européen, sa dernière conquête datant de la Coupe des coupes 1972.
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