Les rivalités embrasent les stades écossais
Après des bagarres cet hiver, l’opposition entre les supporteurs catholiques du Celtic et ceux protestants des Rangers a abouti à des colis piégés et à l’agression de l’entraîneur du Celtic.
Le hooliganisme n’est pas mort en Grande-Bretagne. Bien que le pays soit pris en exemple par de nombreux présidents de clubs français, désireux d’augmenter le tarif des places de leurs stades comme leurs voisins d’outre-Manche, la rivalité entre les deux clubs de Glasgow confirme le contraire. Les dérapages ont repris lors du match de Coupe entre le Celtic et les Rangers, le 20 février : l’arbitre expulse trois joueurs des Rangers, leur entraîneur adjoint et son homologue irlandais du Celtic, Neil Lennon, en viennent aux mains tandis que les tribunes se déchaînent. La police procède à l’arrestation de 229 supporteurs à l’intérieur et à l’extérieur du stade.
« Nous n’avons pas l’argent et les ressources pour gérer cela », s’est emporté Les Gray, président de la fédération de la police écossaise. « Toutes les personnes impliquées doivent s’asseoir et discuter. Ce qui se déroule sur le terrain est reproduit dans toute l’Écosse, dans les rues, dans les pubs… Cette folie ne peut pas se poursuivre. »
La tension s’est accrue en avril avec la révélation que des courriers piégés avaient été adressés fin mars à l’entraîneur du Celtic ainsi qu’à un parlementaire travailliste et un professeur d’université de droit, tous deux fervents supporteurs du club catholique de Glasgow. Enfin, lors d’un des derniers matchs de la saison, un supporteur des Rangers a bondi sur la pelouse pour agresser Neil Lennon.
Depuis, la police a arrêté deux hommes de quarante et un et quarante-trois ans pour l’envoi des courriers piégés tandis que l’assaillant de Lennon a été interdit de stade à vie et attend son jugement. Le premier ministre écossais, Alex Salmond, a décidé de prendre le mal à la racine : il veut modifier la loi pour punir de cinq années de prison (six mois actuellement) les appels à la haine avant et pendant les matchs de football, que ce soit dans les stades ou même sur Internet. Pas sûr que ces mesures répressives permettent à l’Écosse de vivre une saison 2011-2012 plus sereine…