Les supporters écossais à Rennes

Les supporteurs écossais se sont rassemblés place de Parlement avant d’aller au stade. Les Ecossais viennent d’égaliser, les supporteurs agitent banderoles et drapeaux. L’arrêté interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique ne concernait pas les supporters écossais ! Ouf ! Les supporteurs du Celtic de Glasgow ont regagné leur île. En poussant, parfois, quelques rots dans les rues de Rennes. Histoire de faire place à la dernière bière. Murray réussit encore à se faire comprendre. Il est 21 h 30. Il vient de franchir les grilles du parc des sports de la Route de Lorient et d’adresser quelques clins à ceux dont il ne sait pas dire s’ils sont policiers ou gendarmes. Ce Franco-Écossais âgé de 30 ans lâche une ou deux phrases parfumées au houblon : « C’est un bon nul. C’est con ce but que l’on se met en première mi-temps... » (à lire avec accent écossais !) Murray n’a pas le temps de pousser le commentaire. Un de ses compatriotes l’emmitoufle dans une écharpe vert et blanc en chantant « Celtic is king of kings ! ». Sous le regard souriant des forces de l’ordre, ils disparaissent dans la lumière des phares et s’engouffrent dans un car où les supporters viennent d’entonner « Let the people sing ». Les Écossais chantent, boivent et crient comme si leur équipe l’avait emporté. Les jambes lourdes, tout de même ! après avoir porté leurs joueurs pendant quatre-vingt-dix minutes. Dans la tribune Rennes où ils sont serrés comme des highlanders partant au combat, des dizaines continuent de bondir comme s’ils étaient montés sur des ressorts ! Dans le groupe qui se singularise, jupette rayée vert et haut blanc, Moïra embrasse Malcom puis fait un clin d’oeil à des supporteurs rennais rieurs. Demain, ils seront à Glasgow après avoir quitté leur ville natale, mercredi. Très tôt, dès ce matin Tom, la vingtaine, est parti avec trois copains mercredi après-midi, lui aussi, de Glasgow. Ils ont payé 180 € le voyage et la nuit d’hôtel, 23 € le billet au stade. Pour la bière, budget illimité ! Depuis des années déjà, cet ouvrier au chômage suit le Celtic dans ses périples européens. Tom est arrivé à Rennes dans la matinée de jeudi. Très vite, les quatre amis ont retrouvé leurs compatriotes qui portaient haut et fort les couleurs du club dans les rues de la ville. Dès le matin, les Écossais sillonnaient le centre par petits groupes. En début d’après-midi, ils se sont retrouvés place du Parlement. Le maire a dû ravaler son arrêté interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique dans le centre-ville. Il ne faut pas contrarier les supporteurs de foot même s’ils organisent une beuverie devant le Parlement de Bretagne. Les rambardes en pierre de la place ont été transformées, pendant des heures, en bar géant, au grand bonheur des cafetiers voisins. Vers 17 h 30, la marée verte se dirige vers les bus. Un homme d’une soixantaine d’années tient à préciser, avec l’insistance de celui qui a bu plusieurs canons, que les Écossais n’ont rien à voir avec les hooligans anglais. Noté. Il explique qu’il est ouvrier et qu’il n’est pas très fier de laisser toutes ces canettes vides et tous ces détritus derrière lui...
Hillsborough, 20 ans après
Quel public est le plus fidèle d’Europe ?