Victoire 7-1 contre les Rangers, le 19 octobre 1957

Par Kicknrush,

Le 19 octobre 1957, un magnifique soleil brille sur Glasgow et illumine Hampden Park, où le Celtic joue le plus beau match de son histoire. Les Rangers sont écrasés 7-1. Oh ! Hampden in the sun...

Le Celtic Glasgow a connu son sommet sportif en mai 1967, en remportant la Coupe d’Europe des Clubs Champions. Mais cette Big Cup, les Bhoys ne l’ont pas conquise aux dépens des Glasgow Rangers et c’est peut-être ce qui manque pour faire de Lisbonne le match référence de l’histoire du club. Si un tel match a existé, il faut sans doute remonter dix ans plus tôt pour en trouver trace. Par un bel après-midi d’octobre à Glasgow, le Celtic écrasa ses rivaux sur le plus gros score jamais vu entre les deux équipes : 7-1.

La finale de la League Cup écossaise se dispute à l’époque dans les premiers mois de la saison. Cette épreuve a été créée à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale lors de la reprise des compétitions. Bien que le Celtic soit le tenant du trophée (les Bhoys avaient battu Partick Thistle 3-0), ce sont bien les Rangers qui sont favoris de cette finale de 1957. Le club d’Ibrox domine alors le foot écossais. Depuis la reprise du championnat, il en est à six titres de champions et autant de Coupes diverses alors que dans le même temps, le Celtic n’a remporté qu’un titre et trois Coupes, avec un doublé en 1954. Pas mal certes, mais beaucoup moins bien que les Rangers. Et même que Hibernian.

Le 19 octobre 1957, un soleil rare donne un aspect un peu irréel à cette après-midi glaswegian. 82.293 spectateurs ont prit place dans les tribunes de Hampden Park. C’est la première fois que la finale de la League Cup oppose les deux rivaux. Le Celtic de Jimmy McGrory n’a rien à perdre et attaque la partie tambour battant. Il se crée deux occasions nettes qui indiquent que les Rangers ne sont sans doute pas dans un bon jour. Les Bhoys doivent toutefois attendre la vingt-troisième minute pour ouvrir le score. Sammy Wilson, récent transfuge de Saint Mirren, exploite une remise de la tête de Charlie Tully et trompe George Niven.

Les Rangers, on l’a dit, ne sont pas dans un grand jour. Ils cherchent bien à égaliser mais leurs attaques sont tuées dans l’oeuf par l’abnégation des joueurs du Celtic. Ce sont même ces derniers qui trouvent l’ouverture juste avant la pause. Sur son aile gauche, Neil Mochan déboule, se joue du capitaine des Gers Bobby Shearer et envoie un terrible tir du gauche dans la cage de Niven. De 2-0 à la mi-temps, le score passe à 3-0 huit minutes après le retour des joueurs sur le terrain. Des quarante mètres, Bobby Collins envoie un ballon dans la surface où l’avant-centre Billy McPhail s’élève plus haut que tout le monde. Il reprend de la tête et trompe le gardien des Rangers qui s’était aventuré à sa rencontre.

A l’heure de jeu, les Rangers s’extirpent de leur effroi et parviennent à réduire l’écart sur une tête de l’attaquant nord-Irlandais Billy Simpson. Il reste une demi-heure à jouer, suffisamment de temps pour songer à une éventuelle remontée au score. Mais au contraire, ce but des Gers semble avoir le don de galvaniser les Bhoys. Dix minutes plus tard, Billy McPhail reprend de la tête un corner botté de la gauche par Mochan. Le gardien repousse le ballon mais celui-ci est repris par l’avant-centre du Celtic qui inscrit son deuxième but de l’après midi.

Il reste un quart d’heure à jouer, mais rien ne semble arrêter le Celtic. Posté sur l’aile droite, Sammy Wilson centre par dessus les défenseurs aux abois. Le ballon arrive dans les pieds de Neil Mochan, démarqué au second poteau. L’ailier gauche du Celtic se fait plaisir en exécutant une reprise de volée d’école qui fait mouche. Dans les tribunes, coté Rangers, la défaite commence à tourner à l’humiliation et les esprits s’échauffent. Certains fans se lèvent pour quitter le stade. D’autres répondent violemment aux provocations des fans adverses, ce qui oblige la police à intervenir. Sur le terrain pendant ce temps, Billy McPhail ajoute son troisième but de l’après-midi. Il aurait pu en inscrire un quatrième lorsque, à la toute dernière minute, M.Mowatt accorda un penalty. Mais le héros de l’après-midi préféra laisser au défenseur Willie Fernie le soin d’inscrire le septième but.

Sept buts ! Et encore les Bhoys ont-ils frappé le poteau à quatre reprises... C’est le plus gros score de la finale d’une compétition majeure en Grande Bretagne. C’est le plus gros écart jamais enregistré entre Celtic et Rangers. C’est la plus grosse défaite de l’histoire des Rangers. Le lendemain, la presse s’extasie devant l’exploit : "Une formidable exhibition de football" selon le Times, "La révolution d’Octobre" pour le Sunday Post. Ce dernier insiste beaucoup sur la contre-performance de John Valentine, le défenseur central des Rangers, coupable d’avoir plus d’une fois semé la panique dans ses rangs. Ce que confirme Bobby Collins, le milieu de terrain du Celtic, faisant état de plusieurs mésententes entre Valentine et son gardien Niven.

Depuis le début de l’été, les postes de radio diffusaient cette chanson de Harry Belafonte, "Island in the Sun" tirée du film du même nom. Les fans du Celtic s’emparèrent du morceau et réinventèrent les lyrics. Cela devint "Hampden in the sun", une chanson entrée dans le répertoire des chants du Celtic. "Hampden in the sun" est également le titre d’un copieux livre relatant le match. Aujourd’hui, l’expression suffit à elle seule à rappeler cette belle après-midi d’octobre à Glasgow.

Le jour de honte du celtic
Soixante-sept, année Celtic